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Le jeu dont vous êtes... la victime !

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Un GN avec des enfants ?

Gaspard m’a écrit

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Teen Lara - http://bellaminettes.com
Ce croquis original est à vendre sur le site de Bruno Bellamy, ainsi que de nombreux autres.
http://bellaminettes.com/goodies/or...

Bonjour,

Je t’ai contacté il y a quelques mois pour avoir des conseils quand à une initiation au jeu de rôle jeu de rôle Jeu qui consiste à inter­préter le rôle d’un pro­ta­go­niste (géné­ra­lement un héros) dans une his­toire. à présenté à une classe.

Aujourd’hui si je me permet de joindre c’est pour avoir ton avis sur un projet auquel je participe en tant que bénévole, comme il me semble que dans le domaine du GN tu as une certaine expérience.

Alors voilà, l’association « Un coin si tranquille » basée en Ardèche avait organisé il y a quelques années un GN sous forme d’enquête policière au début du 20e siècle, le jeu avait admirablement bien marché, et ca avait été un franc succès.

Un nouveau projet devrait avoir lieu en 2011, un GN aussi mais un peu particulier puisqu’il serait « réservé » à une tranche d’age de 7 à 13 ans. Si le projet me parait intéressant il n’en reste pas moins utopique à mes yeux.

J’aimerais savoir si toi tu as déjà entendu parler ou connu des expériences de GN similaires et si oui qu’est ce qui en a découlé, et si on qu’est ce que tu penses d’un projet comme ça ?

Merci d’avance de ta réponse,

Gaspard

Salut Gaspard

Dans cette tranche d’âge (en tout cas jusqu’à 10-11 ans), avec l’association EVA, nous faisions des GN par équipes.

C’est-à-dire qu’une équipe d’enfants (six à huit enfants et leur animateur) était considérée, en termes de jeu, comme une entité, voire un personnage. Le Roi d’Arcadie et sa suite de gentilshommes, les fées de la clairière, les elfes du bois, etc.

Ceci pour plusieurs raisons : sécurité (impossible de laisser des enfants de cet âge sans un adulte à proximité), ressources en personnel limitées (nous avions déjà du mal à avoir des animateurs « détachés », qui n’avaient pas d’enfants avec eux pour servir de PNJ, alors il était impensable d’avoir un adulte pour deux ou trois enfants), contraintes de scénario scénario Dans un jeu de rôle, his­toire mise au point par le maître de jeu et les autres orga­ni­sa­teurs éven­tuels, et dans laquelle les per­son­nages des joueurs seront insérés. En jouant, ils vont infléchir le dérou­lement de l’histoire. (impossible d’écrire un rôle à chaque enfant, manque d’implication de certains enfants « suiveurs »), absentéisme des enfants comme des anims (pas moyen d’être sûr que la scarlatine ne terrassera pas ton chevalier vedette).

Cela n’empêchait pas les GN de très bien marcher. J’ai un excellent souvenir d’un jeu en forêt de Brocéliande autour de la Fontaine de Barenton. Dans un autre à Fontainebleau j’ai harangué les enfants du haut d’un rocher dans le rôle d’un druide mécontent, et c’est le moment qu’a choisi l’orage pour nous noyer sous les grêlons !

L’ami Éric a maintes fois tenu, avec un certain plaisir, le rôle d’un personnage adorable qui devenait au fil du temps un abominable salaud, contre son gré, bien sûr. Je lui fais suivre cette conversation, s’il est dans le coin il aura peut-être d’autres conseils.

Il faut aussi que ça bouge vite et tout le temps ! C’est très différent, à la réflexion, d’un jeu avec des adultes qui mettra un peu de temps à s’installer. Mais j’ai finalement assez peu joué avec des adultes.

Dans mon souvenir, les GN avec des enfants ont des allures de Fort Boyard : on cavale, on tchatche deux secondes, on passe une épreuve, on re-cavale. Sauf que les Passepartout sont en majorité. Dans le car, au retour, ça roupillait sec. Et pas que les mômes.

Encore plus que dans un jeu pour adultes, il est important d’être à l’écoute des joueurs et les organisateurs devront savoir réagir au quart de tour afin de gérer le jeu efficacement.

Un avantage indéniable : les adultes (anims, instits, parents) auront une autorité naturelle sur les jeunes joueurs, qui permettra d’infléchir leurs décisions assez facilement si elles dérivent. À comparer au joueur adulte têtu (ou saoul) qui plante le roleplay avec un comportement débile, ça repose. Il ne faut toutefois pas en abuser et se souvenir de laisser les jeunes joueurs mener leur destin, ou du moins croire que c’est le cas.

Pour résumer, il faut s’adapter et garder à l’esprit tout au long du processus de préparation comme pendant le déroulement du jeu qu’on est en présence de petits bouts qui n’ont pas notre expérience, ni notre endurance, ni notre patience.

Simplifier les intrigues, savoir écourter le dénouement si la fatigue se fait sentir, grossir un peu le trait, mais pas trop ! Ce n’est pas parce que ce sont des enfants qu’ils sont idiots. Rien ne m’agace plus, quand je râle sur l’inanité des scénarios de certains dessins animés, que d’entendre le fameux « mais c’est pour des enfants ». On peut se mettre à portée de son auditoire sans l’abêtir ni le mépriser. Fin du coup de gueule.

Au delà du GN classique et sylvestre, nous avions aussi monté un GN en vase clos plus orienté « murder-party murder-party Jeu de rôle grandeur-​​nature qui consiste à se réunir dans un lieu clos pour une soirée. Au bout d’un certain temps, quelqu’un « meurt » assassiné. Les invités décident alors de chercher eux-​​mêmes l’assassin en attendant l’arrivée de la police.

À partir de ce principe académique, de nombreuses variantes ont vu le jour.
 », avec des collégiens cette fois, où toute l’action se déroulait dans un tribunal, avec coup de théâtre final et criminel démasqué à la barre. Un scénario scénario Dans un jeu de rôle, his­toire mise au point par le maître de jeu et les autres orga­ni­sa­teurs éven­tuels, et dans laquelle les per­son­nages des joueurs seront insérés. En jouant, ils vont infléchir le dérou­lement de l’histoire. qui aurait semblé abominablement classique à des adultes mais qui les a enchantés.

Rien d’utopique, donc. Juste le point commun à tous les jeux de rôle : une préparation d’enfer suivie d’une improvisation intelligente. J’espère que ça te confortera dans ton projet.

M’autorises-tu à publier ta réponse et ma réponse dans le site Killer killer Jeu de rôle grandeur-​​nature qui consiste pour les joueurs à s’entre-tuer « pour de faux » avec des armes fac­tices, géné­ra­lement jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un qui est déclaré gagnant.  ? Voire, si tu as le temps, un petit retour d’expérience ?

À bientôt

Fred

Salut Frédéric,

Désolé pour la réponse tardive et surtout merci de ton mail qui me rassure quant à la tranche d’âge du GN à venir.

Étant moi-même animateur en centre de loisirs et colo, je suis entièrement d’accord avec ton « coup de gueule », il y a trop de gens (et ce même dans le monde de l’animation) qui prennent les enfants pour des demeurés, avec des « Oh regarde le zoli dada » ou encore « Elle est rouge la totomobile » (le tout dit avec une voix suave et débile), il n’y a rien de plus frustrant pour un animateur qui cherche à faire progresser les enfants dans le domaine de l’autonomie que des gens qui se comportent comme ça avec eux.

Sinon aucun souci pour que tu publies ma question sur ton site, si ça peut en aider d’autres c’est tant mieux.

Je me permets de te « garder sous la main » au cas ou d’autres questions me viendraient à l’esprit, et sinon pour te faire un bilan du GN qui aura lieu en 2011.

Bonne journée,

Gaspard


 

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